Interview : Serge Reymond - promo 1977

Interview : Serge Reymond - promo 1977

En intégrant l’ENSASE en 1971, l’année de sa création, Serge Reymond ne savait pas encore que sa carrière d’architecte serait mi-libérale mi-salariale. Il nous partage donc son expérience et ses bons conseils pour ces deux voies bien différentes. Alors, plutôt salarié ou indépendant ? 😉

Bonjour Serge, pourquoi avoir choisi la voie de l'architecture ?

Je suis né dans un contexte d'après-guerre où la re-construction était le maître mot. Je me souviens que mes parents peinaient à se loger.  Le dimanche nous allions nous promener dans un quartier proche de Firminy appelé « les Noyers », où les constructions d’immeubles métamorphosaient les prés et les champs en « Firminy Vert ». 

À mes 16 ans, j’ai eu la chance de rencontrer Eugène Claudius Petit, ministre de l’urbanisme et maire de notre ville qui connaissait bien Le Corbusier. J’ai par la suite intégré une classe préparatoire pour les Arts et Métiers. 

Alors que j’étais dans le train pour passer des concours à Lyon, je me suis retrouvé assis par hasard à côté d’un architecte qui m’a fait l’éloge de son métier. Quelques semaines plus tard, en 1971, le maire de la ville Michel Durafour crée de toute pièce l’UPA (Unité Pédagogique d’Architecture et actuellement ENSASE) que j’intègre aussitôt.

J’obtiens mon diplôme en juillet 1977.

Avez-vous un souvenir particulier à l’ENSASE à nous partager ?

Autant je m’ennuyais durant mes études dans le secondaire, autant à l’ENSASE c’était tout l’inverse ! Pendant une année j’ai eu le privilège en tant que moniteur d’accompagner les nouveaux étudiants dans la réussite de leur année.

Qu’avez-vous fait après votre diplomation ?

J’ai tout de suite créé mon agence puisque je n’avais pas d’autres alternatives. Quelques contacts et connaissances m’ont permis de démarrer dans la carrière où la concurrence était rude. Puis en association avec deux confrères nous avons exercé tous les trois pendant une quinzaine d’années à St Etienne.

Le fait d’avoir été lauréats du concours national « Banlieue 89 » sur un projet d’aménagement du centre ville d’Andrézieux-Bouthéon, nous a incités à nous installer à Andrézieux Bouthéon pendant quatre ans. Dans les années 90, la région de Saint-Etienne a connu une baisse économique. C'est pourquoi avec mon épouse nous avons fait le pari de partir à Antibes où j’ai créé seul mon agence.

Par la suite, le directeur de l'hôpital de Draguignan m’a proposé de me recruter, lieu où j’ai exercé durant plus de vingt ans en tant que contractuel. Je n’aurais jamais pensé que ce type d’établissement pouvait engendrer tant de travaux de constructions, d’aménagement et de rénovation.

Un hôpital, c’est comme une petite ville : il y a sans cesse des travaux.

L’évolution permanente des soins implique des besoins différents et engendrent des travaux plus où moins importants où le besoin de rapidité d’exécution demande une présence permanente.

Auriez-vous un bon conseil pour les étudiants qui souhaiteraient se lancer en libéral ?

Mon conseil est de s’intégrer aux chantiers pour acquérir une bonne expérience et concevoir des projets « durables » c’est à dire penser au bon vieillissement de l’œuvre.

Le chantier permet aussi un contact enrichissant avec les entreprises.

Il est aussi le lieu où l’on voit naître et grandir l’œuvre que l’on a conçue. C’est plutôt réjouissant.

Avec du recul, plutôt salarié ou libéral ?

Pour ce qui est du salariat en milieu hospitalier, il faut savoir qu’il est un enrichissement par sa diversité et l’abondance des projets.

Il est par contre contraignant par sa spécificité induite par la présence des patients et des soignants. La plupart des travaux doivent s’entreprendre tout en conservant l’activité médicale.

En libéral, le mot suggère plus de liberté d’entreprendre, mais nécessite une prospection permanente qui n’est pas forcément le cœur du métier.

Le mot de la fin ?

L’exercice du métier d’architecte demande beaucoup de travail et de constance, tant en conception qu’en suivi de l’exécution, pour obtenir la qualité architecturale recherchée.

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