Interview Raphaël RÉOCREUX

Interview Raphaël RÉOCREUX

Après plus de 25 ans d’expérience en architecture, Raphaël  RÉOCREUX est aujourd'hui à la tête de l’agence Pierre Tassin. Entre diversité de projets, gestion des équipes, et défis réglementaires, cet architecte allie rigueur et créativité. Son secret ? Une approche multifonctionnelle. Découvrez le parcours d'un architecte polyvalent, engagé, et toujours en quête d'indépendance, prêt à relever les challenges de demain.

Bonjour Raphaël, pouvez-vous vous présenter ? ?

Raphaël RÉOCREUX, architecte, je suis diplômé de l'école d'architecture à l’ENSASE de Saint-Étienne depuis 1996, à l'époque avec un DPLG. Après diverses expériences salariales, j'ai rejoint l'agence de Pierre Tassin en 1998. Puis, en 2004, nous nous sommes associés pour diriger le cabinet Pierre Tassin sous sa forme actuelle. Actuellement, nous sommes deux associés et nous avons quatre collaborateurs salariés. C'est une agence généraliste, et nous intervenons sur une vaste région, de l'Auvergne jusqu'à la frontière suisse, avec une grande variété de programmes : logements, industriels, bureaux et marchés publics.

Quelles sont les fonctions et responsabilités d'un dirigeant associé dans une agence d'architecture ?

C'est un métier extrêmement varié. La journée type de rêve n'existe pas vraiment. Elle mêlerait à la fois le suivi de chantier, la conception, la prescription et le travail en collaboration à l'agence. Sans oublier une partie démarchage ou une présence clientèle importante. C'est un métier multifactoriel, il requiert de nombreuses compétences : techniques, conceptuelles, mais aussi commerciales. Et il ne faut pas oublier une petite part de gestion. C'est pour cela que je dis qu'il nous faudrait plusieurs jours pour tout expliquer en détail.

Quelles sont les qualités nécessaires pour exceller dans le domaine de l’architecture ?

Il faut être vraiment polyvalent. D'une part, il faut être généraliste, tout en étant capable de se spécialiser sur certains sujets précis. D'autre part, il faut être ouvert et à l'écoute des autres, savoir travailler en équipe et gérer divers aspects. En résumé, il faut être une sorte de couteau suisse.

Qu'est-ce qui vous attire le plus dans le métier d’architecte ?

Ce qui m'attire le plus, c'est la complexité de cet environnement, le fait de pouvoir concevoir un objet habitable et durable. Dès mes premières expériences, je me suis interrogé sur ce qui rendait un bâtiment agréable à vivre, ce qui pouvait procurer de l'émotion à ses occupants. J'ai toujours eu cette envie de comprendre comment un bâtiment peut créer une exaltation chez les habitants, les usagers. C’est ce défi constant qui m’a motivé à suivre cette voie.

Qu'est-ce qui vous a motivé à devenir co-gérant de votre cabinet d’architecture ?

La co-gérance, c’est vraiment la partie la moins amusante de mon métier. Gérer le management, les feuilles de paie, la trésorerie, ce n’est pas ce qui m'intéresse. Je suis avant tout architecte, et j’aime collaborer avec d’autres. Mais j’ai choisi de devenir associé pour une quête d'indépendance. J'avais besoin d'autonomie, de visibilité sur ce que je voulais exprimer à travers mon travail. Cela m'a permis de développer une certaine indépendance, même si gérer une entreprise n’était pas ma motivation première.

Quel défi considérez-vous actuellement comme le plus important à relever ?

Je dirais que chaque projet est un véritable challenge aujourd'hui. L'environnement réglementaire est devenu très complexe et exigeant. Chaque projet représente un exploit en soi. Parfois, on se demande comment on a réussi à mener à bien un projet, tant les contraintes semblaient insurmontables au départ. Les difficultés viennent principalement des lois, de l'environnement réglementaire, juridique, économique et social. Avec la flambée des prix des matériaux, la crise énergétique et d'autres facteurs, tout devient plus compliqué. Aujourd'hui, un projet de construction est très coûteux en raison des performances environnementales et énergétiques extrêmes exigées. On subit ces contraintes, mais on doit faire face à toutes ces difficultés, de la conception à la réalisation.

Quel parcours académique avez-vous suivi pour devenir architecte ?

J'ai un bac économique et social. Ensuite, j'ai obtenu le DEFA ainsi que le DPLG après deux ans à l’école d’architecture de Saint-Étienne. Très tôt, j'ai commencé à travailler grâce à des vacations à l'école d'architecture, notamment en informatique. Cela m'a permis de commencer à travailler dans une agence avant même d'être diplômé. Cela m'a donné une expérience solide dès l'obtention de mon diplôme.

Est-ce que vous auriez un conseil pour les jeunes qui aimeraient se lancer dans l’architecture ?

Il faut y croire et persévérer. Il ne faut pas compter ses heures. Cela peut sembler dur à entendre aujourd'hui, mais c'est la réalité de ce métier. Par exemple, on peut avoir un rendez-vous avec un maire à 15h30, mais pour un artisan local, ce sera peut-être à 19h ou le samedi matin. Si vous ne vous rendez pas disponible, quelqu’un d’autre le fera. Il faut vraiment être passionné et persévérant pour réussir dans ce domaine.

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