Interview Maxime CLEMENSON : architecte HMONP

Maxime, architecte HMONP diplômé de 2014, nous livre son parcours et nous donne sa vision du métier à travers quelques conseils pour être ou devenir un bon architecte.
Bonjour Maxime, quel est votre parcours académique ?
J’ai commencé mon parcours par l’obtention d’un baccalauréat scientifique et par la suite, je souhaitais m’orienter dans une école d’architecture à Saint-Étienne.
Je me suis en fait dirigé vers l’IUT GEA, car je ne m’étais pas vraiment intéressé aux différents parcours proposés.
Il se trouve que je n’ai pas été très présent lors de ces deux années d’études, durant lesquelles je travaillais à l’Opéra de Saint-Étienne en tant que figurant.
Souhaitant toujours m'orienter vers l’architecture, c’était un domaine qui m’a toujours animé, notamment depuis un stage qui m’a appris la diversité du métier. J’ai donc décidé de me préparer aux concours pour entrer dans une école d’architecture. J'ai postulé à Marseille, Grenoble, Lyon, Saint-Étienne et j’ai donc intégré l'école de Lyon pour faire une licence.
À la fin de cette licence, j’ai demandé un transfert à l’école de Saint-Étienne pour réaliser le master Design Art Paysage. Je travaillais en parallèle chez un architecte afin d’acquérir des compétences professionnelles.
Enfin, j’ai passé l'habilitation à la maîtrise d'œuvre (HMO) à Lyon avant d’intégrer officiellement le monde du travail, ce directement après l’obtention de mon diplôme d’état.
Avez-vous un souvenir à l’ENSASE à nous partager ?
Le parcours au sein de l’ENSASE est très spécifique, et j’ai apprécié être en petit comité pour l’apprentissage en cours. Nous étions une promotion de 20 personnes, dont une quinzaine en ERASMUS. J’ai donc été très proche de ces personnes qui sont malheureusement parties au bout d’un an.
Le fait d’être en classe réduite permet un meilleur apprentissage et un meilleur accompagnement des professeurs.
Qu’avez-vous fait après avoir obtenu votre diplôme ?
Comme je le disais précédemment, après l’obtention de mon master, j’ai passé mon habilitation à la maîtrise d'œuvre (HMO) avec une société en pleine transition qui m’a proposé de continuer en CDI. Je suis resté 4 ans chez A2DH Architectes avant de changer d’entreprise et d’intégrer AB Ingenierie durant 2 ans pour m’associer en vue d’un départ au retrait d’une des deux associés historiques.
En parallèle de ces expériences, je me suis lancé à mon compte sans pour autant leur faire de concurrence, car je travaillais sur des projets différents.
Lorsque j’ai décidé de me lancer à plein temps, quelques mois avant le covid, la demande de projets a directement explosé.
Puis, j’ai très rapidement rencontré mon futur associé sur l’un de nos projets respectifs. Désormais, nous sommes une société comprenant 2 associés et une dizaine de salariés (architectes, HMONP, architectes d’intérieur et secrétaire comptable).
Quels sont les temps forts et les difficultés que vous rencontrez dans votre métier ?
Tous les jours sont différents. C’est un métier qui nous permet d’avoir différentes missions tant sur les chantiers, que sur le dessin, la conception de projets, la relation client ou encore la négociation.
Le deuxième point fort est que nous partageons nos locaux avec d’autres corps de métiers qui tournent autour du monde du bâtiment (agence immobilière, décorateurs d’intérieur, ingénieurs structure, économiste, designer, …). Nous essayons, par ce réseau, de partager nos expériences et projets, et cela est d'une efficacité notable lorsque nous faisons appel les uns aux autres.
Dans notre entreprise, la moyenne d’âge de nos salariés est de moins de 30 ans, nous avons donc tous à apprendre et à transmettre nos savoirs en équipe et avec les sociétés qui nous entourent.
A contrario, la plus grande difficulté que j'aperçois est celle du gap qu’il y a entre le monde scolaire et professionnel avec les étudiants qui sortent d’études sans expérience professionnelle. C’est quelque chose de récurrent dans nos recrutements que nous aimerions voir disparaître car c’est une réelle contrainte.
Qu’est-ce qu'un bon architecte ?
Je dirais qu’un bon architecte est un bon concepteur tout en restant proche de la réalité économique des villes. En effet, selon la zone géographique du projet, un architecte doit s’adapter au besoin du client, mais également à ses capacités financières fonction aussi du secteur.
Les grandes qualités à avoir sont la réactivité, la disponibilité, la rigueur, la patience et la poigne. Toutes ces qualités permettent le bon développement d’un projet tant avec les clients que les entreprises.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ?
Accrochez-vous ! L’architecture demande d’être passionné par son métier et ne peut pas être un simple boulot alimentaire.
Quand un étudiant rejoint la formation, il est loin d’imaginer ce qui l’attend et les difficultés qu’il va rencontrer. C’est justement avec passion et envie que nous réussissons à développer nos compétences.
De plus, je conseille vivement aux étudiants de se développer rapidement dans le monde professionnel, à travers des stages ou des boulots étudiants qui permettent d’acquérir de nouvelles compétences.
L’école est une manière de réfléchir et de conceptualiser les projets, mais il manque un côté pratique et professionnalisant qui vous sera apporté directement sur le terrain.
Enfin, comme je le disais précédemment, il faut être cohérent dans l’approche et dans la conception de vos projets. En effet, nous ne proposons pas les mêmes réponses que ce soit à Saint-Étienne, Lyon, Paris, en stations ou bien d’autres villes.