Interview Gilles Grazian : co-fondateur Dalmasso-Grazian & associées
Vous souhaitez faire le plein d’inspiration et de conseils pour vous lancer en tant qu’architecte libéral ? Vous êtes sans aucun doute au bon endroit ! À travers ces lignes, vous allez découvrir le parcours entrepreneurial de Gilles Grazian, diplômé en 1978 de l’ENSASE, et vite comprendre que le métier d'architecte est en grande partie relationnel. Et la bonne nouvelle est que “l’on fabrique du réseau avec tout, tout en restant soi-même !”.
Bonjour Gilles, comment êtes-vous devenu architecte libéral ?
Bonjour, lorsque j’ai eu mon bac en 1970, c’est sans grandes convictions que j’ai rejoint la fac de sciences économiques à Saint-Etienne. En septembre 1971 j’ai rencontré un de mes meilleurs amis Étienne Dalmasso qui m’apprend qu’une école d’architecture ouvre à Saint-Étienne: nous nous sommes inscrits . Avec Étienne, nous avons été colocataires puis associés depuis 1975 jusqu’à ce jour. D’ailleurs, notre agence est située juste en face de notre appartement d’étudiants de l’époque, à 300 mètres de l’école !
N’étant pas encore diplômés nous avions pu nous déclarer en tant que maître d'œuvre puis ajouter la mention architecte DPLG après notre diplôme en 1978.
Avez-vous une anecdote à nous raconter sur vos années passées à l’ENSASE ?
J’en ai même deux !
Lorsqu’on a démarré cette école en 1971, les 38 étudiants de la première promotion ont tout de suite formé un groupe avec une forte cohésion. Nous avons alors créé une association d’étudiants dès les premiers mois avec laquelle nous participions à des concours sportifs, dont des compétitions de handball où nous avions atteint la finale académique. Comme il n’y avait pas d’anciens élèves au dessus de nous, nous nous sommes autobizuthés…
J’aimerais également revenir sur un souvenir intégrant un de nos professeurs Mario Bonilla, qui nous a fait aimer l’architecture. Il fut présent tout au long de nos études, même le jour de notre soutenance (c’était notre directeur d’étude) alors que sa femme, donnait naissance à leur enfant à Paris !
Comment se sont passés les débuts de votre agence ?
On a coutume de dire “C’était mieux avant, plus facile !” et on nous le disait déjà à cette époque. Il ne faut donc jamais s’arrêter sur ces dires, mais plutôt faire ce en quoi on croit.
Les premières années ont été difficiles, certes, mais nous sommes allés au «charbon» (on est à Saint-Etienne) en allant à la conquête de nos premiers clients grâce à notre côté relationnel facile. Nous avions laissé le champ des possibles ouvert en travaillant dans l’immobilier, le tertiaire et l’industriel. Toutefois, nous avons dans un premier temps évité les marchés publics et les concours, trop énergivores et très aléatoires, au profit d’un portefeuille client privé certes plus difficile mais plus sûr.
En parallèle, nous avons développé plusieurs axes pour accompagner la croissance du cabinet :
La création de plusieurs coopératives de constructions qui avaient pour but de prendre en compte les demandes de chacun tout en proposant un prix coûtant, sans promoteur. Par ce biais, nous avons pu travailler sur une petite dizaine de projets, la dernière opération en date regroupe un ensemble de 18 maisons de ville à Saint-etienne centre 2.
Le lancement de notre activité d’AMO (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage) dans le but de valoriser le patrimoine. Nous avons donc mis au point un système de conseil pour analyser puis valoriser le patrimoine de nos clients. Nous allons même jusqu’à monter les opérations pour eux, partenaires privés comme publics.
La création d’une SARL de promotion immobilière pour créer de nouvelles opportunités.
L’imbrication de ces activités apporte du travail à l’agence, multiplie les contacts et contribue au bouche à oreille, indispensable pour développer son activité.
CIC Hotel de Ville Saint-Etienne
UIMM
Vous participez à des jurys HMO, quels conseils donneriez vous à un jeune architecte ?
À l’époque, lorsque l’architecture était sous la tutelle du ministère de l’industrie, l’enseignement était davantage pratique que théorique. Nous avions donc moins de freins et d'idées reçues sur le fait d’oser se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
J’entends aujourd’hui beaucoup d’étudiants timorés, qui n’osent pas se mettre à leur compte, or il n’y a rien de plus formateur. Si l’on s’entoure correctement et que l’on développe patiemment son réseau, alors tout est possible.
Un autre point important dans la réussite d’un architecte est d’aller sur les chantiers et à la rencontre des entreprises. Il faut pouvoir prouver que notre métier n’est pas qu’esthétique, mais aussi technique et gestionnaire. D’autant plus que les entreprises peuvent être apporteurs d’affaires.
Créer pour transmettre, tel serait votre nouveau projet ?
Effectivement, il faut du temps pour créer un cabinet et asseoir une réputation. Il serait dommage de tout perdre alors autant capitaliser sur les efforts !
Aujourd’hui, mon associé et moi avons cédé notre activité à quatre jeunes femmes (une salariée et trois membres de nos familles respectives) avec une forte valeur du travail. Une transmission qui fait sens et que nous continuons à accompagner au quotidien.
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