Interview Coralie Vernay : architecte du patrimoine et gérante de l’agence MEOPIÄ

Interview Coralie Vernay : architecte du patrimoine et gérante de l’agence MEOPIÄ

Diplômée en 2015 à l'ENSASE, Coralie est une entrepreneure dans l'âme ! Elle a développé son agence d’architecture de patrimoine quatre ans après l’obtention de son diplôme d’Etat. Aujourd’hui, elle vit pleinement sa vie de cheffe d’entreprise et accompagne ses clients sur des projets aussi différents les uns que les autres, mais toujours en intervenant sur l’existant. Et c’est cette variété qui fait la beauté de son quotidien.

À travers cette interview, Coralie nous partage son quotidien, son parcours et quelques conseils pour se lancer à son tour. 

Bonjour Coralie, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ? 

Je suis architecte du patrimoine et gérante de l’agence MEOPIÄ depuis 3 ans et demi. Je l’ai créé avec une associée architecte d’intérieur, mais aujourd’hui je suis seule à la tête de l’agence. 

Mon quotidien consiste à gérer et à développer l’agence sur tous les aspects. 

Mes missions enveloppent à la fois de la gestion de projet, mais également de la gestion d’équipe. Deux salariées, jeunes diplômées, sont actuellement embauchées à l’agence. J’organise leurs emplois du temps et je les forme sur l’ensemble des phases à travers nos différents projets. 

En tant que gérante, je m’occupe aussi de la partie administrative et développement : comptabilité, organisation, prospection à des appels d'offres et rencontre avec des clients. On peut dire que c’est un quotidien d'entrepreneur ! 

Sur quels types de projets travaillez-vous ? 

Je travaille avec 50% de clients particuliers et 50% de clients publics. 

Pour les clients particuliers, ça va être des projets de réaménagements d’appartements, de maisons. C’est plutôt spécifique à l’habitat et au logement. 

Pour les clients publics, ce sont des projets de plus grande ampleur. Nous travaillons notamment pour la ville de Saint-Etienne à la Cité du Design. Nous restaurons une partie de la manufacture d’armes en collaboration avec une agence stéphanoise. Nous avons aussi des missions de conseil pour la mairie de Valenciennes. C’est un projet très différent de la maîtrise d'œuvre que l’on fait habituellement. Aussi, la spécificité de notre métier d'architecte du patrimoine est que l’on travaille également sur des missions de diagnostics, d’études, qui ne vont pas forcément aboutir sur du chantier. Mais ces missions sont au préalable d’un autre projet de transformation.

Ces deux types de clientèle sont bien à part, mais s’enrichissent l’une et l’autre et nous souhaitons conserver cette configuration dans le développement de l’agence.  

Selon vous, quelles sont les qualités à avoir ?

Lorsque l’on est gérant d’une agence, la première qualité à avoir est l’organisation. C’est primordial pour être le plus efficace possible au quotidien, dans toute la gestion globale.

Il faut être efficace et rigoureux, à la fois dans la communication que l’on peut avoir avec nos interlocuteurs que dans nos dossiers. Il faut être précis sur les différents points. 

C’est quelque chose que l’on développe en école d’architecture, mais on continue de l’affiner au fil des années et des projets, avec différentes expériences professionnelles.

Et pour finir, la dernière qualité est la créativité. Elle va se jouer à différentes échelles : autant sur les idées que l’on peut avoir au cours des études, que sur les chantiers où il va falloir trouver des solutions assez rapidement pour pallier un problème rencontré.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

C’est rigolo parce que j'en parlais ce week-end avec une amie. Je lui disais que finalement tout mon quotidien me plaît. Il n’est pas du tout monotone !

Les projets sont différents les uns des autres, avec des sujets très variés. On peut travailler à l’échelle d’une fenêtre et quelques heures après, on va réfléchir sur un projet de musée, avec 2000m2 à transformer. 

Et en même temps la gestion d’agence est tout aussi intéressante. C’est aussi pour ça que je suis devenue entrepreneur. J'aurais du mal à définir un élément en particulier. C’est cette diversité qui est passionnante

Quel est le plus grand challenge que vous rencontrez ?

C’est de s’adapter aux différents interlocuteurs qu'on peut avoir en face de nous. La diversité des clients que j’évoquais tout à l’heure est un challenge. Nous pouvons avoir un client particulier qui va avoir des interrogations sur la poignée de sa porte par exemple, et un client public qui va plutôt s’interroger sur la gestion du budget à grande échelle. Parfois, il faut savoir adapter son discours en seulement 10 minutes. 

C’est peut-être ce qui est le plus challengeant d’arriver à trouver les bons mots, les bonnes formulations, le bon comportement en fonction de l’interlocuteur. 

Quelles formations avez-vous suivies pour devenir architecte ?

J’ai passé un bac scientifique et je suis entrée directement en école d’architecture à Saint-Etienne. J’ai fait mes cinq ans à l’ENSASE : trois ans de licence et deux ans de master. Au bout desquelles j’ai obtenu mon diplôme d'État. Ensuite, j’ai cherché un poste à Paris. Je savais déjà, à cette époque, que je voulais travailler dans le domaine du patrimoine, et j’avais déjà effectué un stage de master dans une agence parisienne. J'ai alors candidaté de nouveau dans cette agence et j’ai été embauchée. J’ai également pu faire mon année de HMONP à la suite de mon diplôme. 

Je suis restée deux ans dans cette agence et au bout de cette expérience, je suis entrée à l’école de Chaillot, qui m’a permis de me spécialiser et de devenir architecte du patrimoine. C’est à ce moment que j’ai changé de statut et que je suis passée de salariée à auto-entrepreneur. La formation à durée deux ans, durant lesquels je faisais des missions à mon compte pour des entreprises. C’est finalement 4 ans après l’obtention de mon master et à la fin de l’école de Chaillot que j’ai ouvert ma propre agence, cette fois-ci en société d’architecture.

Pourquoi avoir choisi l'ENSASE ? 

J’ai grandi à 30 min de Saint-Etienne alors il y avait cette logique de proximité. Mais ce n’est pas tout. Lorsque j’ai fait les portes ouvertes des écoles d’architecture, par souci de comparaison, la petite échelle de l’ENSASE m’a énormément plu, sa situation en centre-ville était idéale pour moi. Les principaux atouts de l’école sont la convivialité et le fait d’être facilement reconnu en tant qu’étudiant par les enseignants et le corps administratif. C’est une grande qualité selon moi, puisqu’on se sent pris en considération.

Qu’est-ce que cette école vous a apporté en plus de la formation au métier ?

La vie associative avait une place importante pendant mes études. J'étais la présidente de l’association ARCHIMATOS pendant 1 an, puis vice-présidente et trésorière. C’était une sorte de petit magasin dans lequel on vendait du matériel aux étudiants. C’était super de prendre part au développement de ce projet. Je pense que cette expérience m’a donné le goût de l'entrepreneuriat et a fait naître en moi l’idée de créer ma propre structure. 

Un conseil pour les jeunes qui veulent se lancer ?

Il ne faut pas hésiter à faire ce qu’ils veulent. Même si ça sort du schéma classique de l’architecte qui va construire des bâtiments, il ne faut pas hésiter à suivre ses aspirations. Il faut aller voir ailleurs, être curieux et se renseigner sur les spécificités du métier et sur les formations possibles pour se spécialiser. Il ne faut pas avoir peur.


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