Interview Claire Ogier
Claire Ogier, architecte issue de l'ENSASE de Saint-Étienne, nous livre son parcours professionnel axé sur la rénovation et la transformation de bâtiments.
Bonjour Claire, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Claire Ogier, une architecte originaire de Saint-Étienne. Après avoir obtenu mon bac littéraire au lycée Honoré-d'Urfé, j'ai nourri le projet de devenir architecte depuis mon enfance. Bien que je n'aie aucun lien familial avec ce domaine, j'ai suivi ma passion et j'ai intégré l'école d'architecture ENSASE à Saint-Étienne en 2003. Après plusieurs années d'études, j'ai décroché mon diplôme d'État en 2009, suivi de ma dernière année en alternance, la HMONP (Habilitation à la Maîtrise d’œuvre en son Nom Propre), que j'ai réalisée au sein de l’agence Busquet. Cette expérience m'a permis de me confronter davantage à la réalité du métier, en passant de la théorie à la pratique.
Pouvez-vous nous parler de vos missions durant vos études ?
En tant qu'architecte, j'étais responsable de l'ensemble du processus, de A à Z. Cela commençait par le diagnostic des bâtiments, où je devais effectuer des relevés sur place et prendre des mesures précises. Ensuite, je procédais à la conception des logements, en les redessinant de manière contemporaine pour les adapter aux besoins actuels. L'objectif était de transformer ces anciens immeubles, souvent désuets avec de petites pièces, en logements modernes et fonctionnels.
Je gérais toutes les phases de conception, de l'esquisse au DCE (Dossier de Consultation des Entreprises), en collaboration avec les économistes en charge de la rédaction des descriptifs des travaux pour leur transmettre les informations nécessaires grâce à des plans détaillés. Je travaillais également en étroite collaboration avec les ingénieurs structure, car ces bâtiments nécessitent souvent des ajustements pour assurer leur conformité aux normes de portance des planchers, notamment par le renforcement ou le remplacement de ces derniers.
Une fois que tous ces aspects étaient validés et que les entreprises étaient choisies, je supervisais le chantier pour m'assurer que tout se déroulait conformément aux plans et aux spécifications établis.
En quoi consiste votre métier actuellement ?
Mon travail aujourd'hui reste principalement axé sur la rénovation, et c'est quelque chose que j'apprécie énormément. Je trouve cela très intéressant de travailler sur des bâtiments anciens et de découvrir ce qui se cache derrière leurs murs. Il y a quelque chose de mystérieux et d'excitant à explorer les aspects cachés de ces vieilles structures.
Ce qui me motive vraiment, c'est de rendre ces bâtiments à nouveau habitables et agréables à vivre pour les décennies à venir. Je crois fermement que la rénovation est essentielle à l'heure actuelle. Bien sûr, la construction de nouvelles structures est nécessaire, mais je suis personnellement préoccupée par l'étalement urbain. Je pense qu'il est crucial de rénover et de revitaliser nos bâtiments existants plutôt que de continuer à étendre nos zones urbaines.
Je crois sincèrement que ma place est dans ce domaine, où je peux contribuer à préserver le patrimoine architectural tout en répondant aux besoins contemporains de logement et d'espace de vie.
Dans nos rénovations, nous nous engageons à intégrer des pratiques écologiques pour réduire la consommation d'énergie et promouvoir le confort des bâtiments. Cela inclut une bonne isolation, une ventilation efficace et l'utilisation de matériaux écologiques comme la laine de bois ou la ouate de cellulose. Bien que ces mesures puissent être techniquement complexes, nous cherchons à les mettre en œuvre autant que possible pour rendre nos réhabilitations plus respectueuses de l'environnement.
Vous travaillez dans quelle entreprise aujourd’hui ?
Après avoir travaillé au sein de l’agence Busquet pendant près de 8 ans, j'ai décidé de me lancer à mon compte. Cette décision était motivée par mon désir de changement et par ma confiance en mes compétences et mon expérience accumulées au fil des ans. Je travaille désormais en tant qu'architecte indépendante.
Quels sont les principaux avantages à travailler seule ?
Tout d'abord, cela me permet de gérer mes horaires plus librement, ce qui est essentiel pour moi en tant que jeune maman. Je peux ainsi ajuster mon emploi du temps pour être plus présente dans ma vie personnelle. Contrairement à lorsque j'étais salariée, où je devais suivre des horaires stricts, je peux maintenant organiser mon temps de travail de manière plus flexible.
En tant que décideur, je peux également choisir les projets sur lesquels je travaille et les entreprises avec lesquelles je collabore. Cette autonomie me permet de sélectionner les partenaires qui correspondent le mieux à mes valeurs et à mes objectifs professionnels. De plus, je peux refuser de travailler avec des clients ou des entreprises avec lesquelles je sens que la collaboration ne sera pas fructueuse, préservant ainsi ma tranquillité d'esprit et la qualité de mes relations professionnelles.
Si vous deviez décrire l’école en trois mots, que diriez-vous ?
Si je devais décrire mon expérience à l'ENSASE en trois mots, je dirais : travail, passion et échange. C'était une période intense, marquée par beaucoup de travail, mais également par une passion profonde pour l'architecture. Ce qui m'a le plus marqué, c'est l'échange et les rencontres que j'ai pu faire durant cette période. L'école était un lieu de partage où j'ai eu l'opportunité de rencontrer des personnes inspirantes et de collaborer avec des esprits créatifs.
Que diriez-vous pour conclure cette interview ?
Dans ce métier, il est essentiel d'être débrouillard et passionné. Il faut croire en soi et ne pas se décourager, même face aux doutes des autres. Malgré les responsabilités parfois lourdes, l'architecture reste un métier passionnant qui offre de nombreuses opportunités. C'est un domaine où l'on récolte ce que l'on sème, où chaque défi surmonté nous rend plus fort.
Merci Claire.