Interview alumni : Jean-Pierre Baury, architecte en Guadeloupe

Éloignons-nous de Saint-Etienne le temps de l’interview avec Jean-Pierre Baury, diplômé en 1988 de l’ENSASE. Après avoir obtenu son diplôme, il part rapidement s’installer en Guadeloupe pour monter son cabinet avec un ami à lui. Trente ans plus tard, il nous partage son expérience et même une super opportunité… à saisir !
Bonjour Jean-Pierre, pourriez-vous revenir sur votre parcours académique ?
Bonjour, avant d’intégrer l’ENSA Saint-Etienne, j’ai été au pensionnat Saint-Louis, où j’ai passé mon baccalauréat. J’ai toujours eu une appétence pour le dessin, alors c’est tout naturellement que je me suis orienté vers l’école d’architecture.
Je me souviens du premier jour à l’ENSA où on nous a demandé de nous déchausser à l’entrée de la salle de cours et de rentrer un par un. Le plateau vide de la salle était habillé de papier craft et disposait de trois pots de peinture de couleur différentes. La consigne était simple : marquez votre territoire.
On peut dire que ça brise la glace ! [rires]
Quelle était votre première expérience en architecture ?
J’ai commencé à travailler dans un cabinet d’architecte en troisième année à mi-temps. A la sortie de l'ENSASE, j’ai basculé à plein temps mais l’envie de m’installer ailleurs grandissait en moi. C’est pourquoi, trois ans plus tard, je suis parti m’installer en Guadeloupe au sein du cabinet Nicolas après plusieurs candidatures en Martinique et à la Réunion.
En 1992, peu de temps après mon arrivée en Guadeloupe, j’ai monté un cabinet en collaboration avec un ami. Trente ans plus tard, notre équipe compte désormais 2 ingénieurs, 3 architectes et une secrétaire.
Selon vous, est-ce qu’on peut être indépendant à la sortie de l’école ?
Salarié ou indépendant, les deux sont possibles, le tout est d’aller là où il y a du travail. A titre d’exemple, un ami à moi souhaitait s'installer à son compte dans la Loire. Il a donc pris une carte et s’est implanté là où il y avait le moins de confrères. Il faut toutefois avoir en tête qu’en tant qu’indépendant, il est nécessaire d’avoir une fibre commerciale et un réseau.
Nous avons de la chance ici, en Guadeloupe, car il y a toujours du travail !
Avec quel type de client travaillez-vous ?
Nous travaillons principalement avec des SEM (Société d’Economie Mixte) et des promoteurs.
Quelles sont les compétences requises pour être architecte ?
Pour parler de la Guadeloupe, il faut être avant tout patient ! Les matériaux viennent de métropole et nous devons composer avec le retard. Aussi, nous sommes sur une zone sismique et cyclonique, nous ne pouvons donc pas nous permettre d’avoir une architecture aussi légère qu’en métropole.
En ce moment, nous cherchons deux successeurs architectes pour pouvoir prendre du recul petit à petit. Nous restons donc toujours ouverts aux rencontres professionnelles avec des architectes !
Avez-vous un conseil pour les jeunes - et moins jeunes - qui souhaiteraient quitter la métropole ?
Il faut aimer le soleil et faire une croix sur le ski ! Le principal, c’est de ne pas aller au travail à reculons, et ce peu importe où !
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