Interview : Alexis Demoulin, Architecte-Médiateur à la Mairie de Nice

Quelle multitude de débouchés après une formation en architecture ! C’est ce que nous rappelle l’interview d’Alexis Demoulin, qui a su entremêler sensibilisation et architecture pour devenir architecte-médiateur à la Mairie de Nice. Un métier complémentaire du travail de l’architecte qui est de communiquer le projet et les idées.
Bonjour Alexis, pourriez-vous nous parler de votre parcours académique ? Pourquoi avoir choisi la voie de l’architecture ?
Bonjour, tout petit j’aspirais à l’art et à l’architecture. J’ai donc commencé mes études par un BTS Design d’Espace à Aix-en-Provence en poursuivant ensuite par une licence d’architecture à l’ENSA Marseille. Puis, j’ai eu envie de changer d’air et d’intégrer une ville à une échelle plus familière en intégrant l’ENSA Saint-Etienne. Là, j’ai obtenu mon master. Il n’était pas étonnant venant de moi, que les enseignements d’arts plastiques et visuels aient retenu mon attention par rapport aux enseignements plus « classiques ». Plus jeune, j’avais d'ailleurs hésité avec une formation aux Beaux-Arts.
Comment êtes-vous devenu architecte-médiateur à la Mairie de Nice ?
J’ai toujours eu un pied dans l’art et l’autre dans l’architecture, et j’ai toujours fait en sorte tout au long de mon parcours, d'imbriquer ces deux axes avec une approche de la transmission. À l'ENSASE, je me souviens des modules de sensibilisation à l’architecture pour le grand public animés par Blandine Goin. C’est à ce moment-là que j’ai découvert cette voie mêlant public et culture. Suite à ma diplomation, j’ai travaillé dans une association culturelle où j’ai construit mes premières expériences en sensibilisation et en médiation. Fort de cette expérience, c’est tout naturellement que je suis devenu architecte-médiateur au sein du Forum d’Urbanisme et d’Architecture de la Ville de Nice.
Quelles sont vos missions ? Pourriez-vous nous expliquer votre métier ?
J’ai pour grande mission de mettre en place des actions culturelles adaptées en faveur de tous les publics : jeunes, adultes, familles, personnes en situation de handicap. Ces actions peuvent être de natures très différentes comme des découvertes d’expositions, visites d’architectures ou des formats ateliers.
Sur le fond, mon métier consiste à sensibiliser le grand public à l’architecture et à la ville contemporaine, ainsi que le métier d’architecte.
J’ai donc plusieurs casquettes dans mon poste :
une compétence culturelle acquise par mes études à la fois sur l’histoire de l’architecture et sur la pratique
une compétence relationnelle avec les publics
une compétence organisationnelle car il faut travailler sur des projets divers, en même temps.
Mon métier sert à faire un lien entre le projet culturel et scientifique de la structure, et le grand public. Il rejoint le métier de scénographe, qui est également une branche de l’architecture.
Quelles sont les perspectives professionnelles ?
Je suis actuellement fonctionnaire. Ainsi, pour évoluer, il faut passer des concours pour monter en grade et exercer davantage de responsabilités comme l’encadrement d’équipe et la gestion de projets scientifiques culturels. Dans mon domaine, je pourrais évoluer dans des structures de tailles plus importantes comme des musées qui possèdent des fonds d’architecture par exemple.
Il est aussi possible d’évoluer en tant que conservateur dans un musée, voire devenir directeur. Le conservateur va prendre soin des collections, entretenir le patrimoine et le valoriser par des actions de médiation.
Avez-vous un conseil à donner aux étudiants ?
Les études d’architecture ne sont pas vouées uniquement à une insertion professionnelle en tant qu’architecte, et nombreux sont les métiers à pourvoir. Il est donc important de lier ses centres d’intérêts aux études pour trouver un métier qui fasse sens pour soi-même et pour la profession.
Pour ma part, j’ai intégré l’art et la création à mes études, cela nourri mon travail de médiateur culturel aujourd’hui. Il existe aussi des architectes-photographes, artistes, graphistes, mais aussi des métiers au cœur de la valorisation du patrimoine architectural pour les férus d’histoire. Nous ne sommes pas destinés qu’à construire mais également à mettre en valeur le « déjà-là ».
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